Je m'attriste de l'échec de la communication sur twitter, et me rends compte qu'elle n'est pas seulement due au niveau de débilité mentale (dite "légère"), qui donnerait envie à n'importe quel ET d'attendre encore une ou deux générations avant de continuer. Je m'étais par ailleurs étonné de la capacité de nos interlocuteurs à estimer chacun de façon à peu près égale et dépassionnée.
Mais en y repensant je me rappelle d'un niveau d'intelligence dans la communication qui est resté, à mon sens, encore grandement insondé. Le point de départ et le centre de gravité de la communication est qu'elle a lieu dans l'interstice très étroit d'une politique de non-ingérence. En même temps elle cherchait toujours à être la plus complète et riche possible, même en quelques mots.
On a vu par exemple certains se montrer insatisfaits de réponses indirectes, mais en réalité c'était un moyen d'attirer l'attention sur les motifs qui soutenaient les réponses, et de conduire à d'autres réflexions.
En terme général le simple et laconique énoncé d'un fait doit être entendu non comme une "preuve" ou une affirmation, mais simplement de façon scolaire comme un sujet d'étude conseillé, pour une raison qui reste à découvrir par nous-mêmes. C'est juste une manière de pointer du doigt (et on comprend comme s'applique l'expression de l'imbécile qui regarde le doigt). En fait tout leur système éducatif est fondé sur ce que nous nommons "théorie de la conspiration", c'est à dire le fait qu'il y ait des choses intrigantes pour ceux qui ont des yeux, et sur lesquelles il faut ensuite enquêter.
Mais ce que j'ai fraîchement remarqué c'est que le double-emploi du principe de non-ingérence, à la fois dans ce qui limite et détermine les questions auxquelles il pouvait y avoir une réponse, que dans ce qui les suscite. C'est à dire qu'il y a comme une sorte d'enseignement dans ces communications sur l'art de communiquer lui-même. Mon impression est qu'en ne satisfaisant pas ces contraintes qui peuvent être vécues comme un enseignement, lui-même porteur de sens ou de néguentropie si on le pratiquait plus souvent, cela constitue et définit le gouffre qu'il peut y avoir dans la capacité mutuelle d'échanger, étant donné que ce ne sont pas eux qui vont se faire à nos coutumes de parler au premier degrés en laissant traîner des sous-entendus incontrôlables, ou de façon évasive ou absconse, et souvent erronée.
C'est à dire que ce qui permet un rapprochement par la communication se situe dans une approche paradigmatique de la compréhension et du respect de soi et des autres, que je résume souvent par le terme de "non-ingérence inter-personnelle". J'y pense en voyant autour de mois encore pas mal de gens qui confondent leur personne et les autres, tant dans la dialectique que les attentes, ce qui conduit à des excès d'autoritarisme ou d'une forme larvée de sadisme, ainsi qu'à la dépression.
On l'a vu aussi avec des gens qui leur faisaient des reproches qui n'émanaient que de leur propre perception purement optionnelle de la réalité, comme par exemple ceux qui s'étonnaient de ne pas obtenir de réponse malgré que leur question avait reçu les "likes" sensés signifier un vote et donc une entente, tel que cela avait été précédemment suggéré, en likant un message faisant état de la nécessité pour nous de nous unir et de savoir travailler ensemble. Du coup ce comportement soudainement hostile n'est pas propice à ce qu'il prétend défendre, mais ça les gens ne s'en rendent pas compte parce qu'ils s'enferment dans leur théories afin de s'en servir plutôt que de les servir, tout en commettant l'erreur de projeter cette façon de procéder sur les autres comme si elle n'était pas la leur et qu'ils en étaient injustement victimes.
Comme on dit dans ces cas-là, "les hérissons doivent garder une certaine distance".
Et eux répondaient "les relations avec vous dépendent de vous" (en réponse à une question sur les relations qu'ils entretiennent avec les autres civilisations). Certains suiveurs ont été impressionnés par cette réponse, qui a conduit à une forte autocritique sur tendance à l'hostilité et notre arriération.
Mais comme je l'ai dit, le gouffre qui empêche la communication peut et ira en s'atténuant au fur et à mesure que nous saurons intégrer et savoir faire correctement usage d'un certain nombre de notions éthiques, qui ne nous sont pas inconnues.