Blog2022-03-21 13:44  9 min 186 #2580

Analyse du [OAY-Status 81]

 [OAY-Status 79] 220320

Toute information perturbatrice entraîne une réaction proportionnelle.
Toute mise en scène de multiples réactions excessives est une preuve précise de désinformation concertée.

En fait contrairement à ce que je pensais en premier lieu, il n'est pas nécessaire que les propos d'Oay s'associent avec la guerre entre blocs continentaux telle que je la perçois.

Par extension la remarque d'Oay peut s'adapter à la crise Covid.
Et en seconde lecture elle peut s'adapter à l'hypothèse d'une concertation planétaire pour faire régner le chaos.
Dans cette hypothèse la guerre serait prolongée inutilement par les deux parties. Mais elle peut n'avoir à l'être que d'une seule des deux parties.

Les propos d'Oay sont cohérents avec les précédentes déclarations, qui consistent à signaler une volonté de répandre le chaos, et ici il est question de comment ils procèdent, par la propagande et la désinformation.
(propagande = ajouter de l'information inutile [des opinions], désinformation = retirer de l'information utile [ne pas tenir compte de faits importants])

Mais peu importe tout ça, ce que je cherche à comprendre c'est la logique.

1) à quel moment observe-t-on :
1a - une information perturbatrice
1b - une mise en scène de multiples réactions excessives (MER)

2) En quoi la mise en scène de MER est-elle une preuve d'une désinformation concertée (CM) ?

Alors voilà, ça c'est le plan. Je propose des hypothèses :
(vous pouvez vous arrêter de lire ici et répondre directement à ces questions)

=> MER est une preuve de CM si les conséquences observées sont celles attendues. En résumé si le chaos se développe.
=> MER n'est pas nécessairement offensif. Par exemple, chez RT, il est d'usage de citer les réactions comiques ou de moquerie contre une affirmation politique.
=> en quoi MER est concertée ? Est-ce que les réactions sont de la même source que les informations ? (c'est possible, et cela pose la question des Bots) OU BIEN est-ce que la mise en scène consiste à piocher dans l'amas de réactions diverses et naturelles celles qui accentuent la perturbation ? (ou les deux).

*

Il y a aussi une autre remarque sur la structure de l'information :

- information perturbatrice
- mise en scène de réactions excessives à l'information perturbatrice = nouvelle information perturbatrice

Cela veut dire que la description est celle d'une boucle de réalimentation.

Il est ajouté que "ET DONC CELA PROUVE", et c'est ce "et donc" que je ne comprends pas.
La boucle de réalimentation peut très bien être "une défaillance naturelle". Non ?

*

Bon, quelques hypothèses :

1a :

Les informations perturbatrices sont de différentes échelles, 1) l'entrée en guerre, et deux ans avant, le covid, et 2) la façon dont ces sujets sont traités. En quoi la façon dont ces sujets sont traités est perturbateur ? C'est à cause de l'injustice, la partialité, le fait d'apporter des réponses illogiques, qui sont anxiogènes et contribuent à aggraver la situation au lieu de la résoudre.

Suite à ce traitement des phénomènes, les opinions divergent. Mais la réaction des médias est extrêmement partiale, elle ne laisse aucun répit, aucune parole, et aucun moyen à ceux qui ont des doutes de les exprimer. Il n'y a pas de débat contradictoire. Donc les gens sont déstabilisés.

J'ai vu ce phénomène pendant les gilets-jaunes : au début ils protestaient contre l'augmentation du prix des carburants, et très vite ils protestaient contre la répression des premières manifs. On était donc dans une logique d'auto-renforcement du mécontentement. Et les raisons de la colère s'additionnent.

C'était pareil avec le covid, les mesures inappropriées et l'interdiction de moyens de soigner pour imposer le vaccin entraînaient un refus de principe, entraînant la mise en place d'un passe sanitaire.

Pour la guerre (ou intervention spéciale) russe, les motifs annoncés ont été dissimulés, et la haine a été exacerbée. En gros, tout le monde accuse tout le monde de "nazisme", alors que pendant ce temps se propage la russophobie et le tri racial des réfugiés, appelés "fraternité".
(j'ai découvert en étant stupéfait les réseaux pro-ukraine et leurs incessants messages de haine envers "poutine le dictateur nazi" ; je ne voudrais pas heurter ceux qui pensent cela, j'ai des amis et connaissances qui en sont convaincus. Et ce n'est pas le problème ici.)

1b :

Question : Qu'est-ce qu'un mise en scène ? Est-ce de l'information, des manifestations, des débats publics ? Des déclarations de personnalités connues (comme Schwarzenegger, spécialiste pour faire prévaloir les émotions sur la raison). Ou encore des drapeaux ukrainiens sur toutes les chaînes de télé... Rien que là-dessus il y a beaucoup à dire, côté manipulation mentale, parce qu'on peut très bien être solidaire des ukrainiens "tout en sachant" qu'ils sont victimes d'un coup d'état de l'Otan. Mine de rien ce n'est pas anodin comme question puisque c'est ça la propagande : créer des connexions illicites entre les choses. Le but étant de faire dire "puisqu'on est solidaires", ALORS "on est contre la Russie". Ce n'est pas anodin, comme "mise en scène d'une réaction excessive".

Donc les MER sont un supplétif à "l'information".
Et en fait tout l'enjeu des guerres de quatrième génération est spécifiquement de prendre appui sur ces supplétifs.

2 : MER ⊢ CM

J'essaie de comprendre cette assertion de façon conceptuelle, ou par abstraction,
en gros ça dit qu'on devrait avoir de bonnes raisons de douter qu'une volonté néfaste est à l'œuvre, et qu'ils utilisent le principe de renforcement des situations créées. Et qu'il ne faut pas être dupe des techniques qui consistent à provoquer des réactions.

En somme "il n'y aurait pas de réactions excessives" si "la désinformation n'était pas concertée".
Finalement c'est parlant d'un déséquilibre créé dans les débats, et du fait que ce déséquilibre, qui n'est pas "naturel" a des conséquences à l'échelle sociale.

Au final ça dit que la paix sociale est intriquée avec des débats équilibrés où chacun peut exprimer des opinions adverses sans être inquiété.
En somme, ça revient au fondement de la liberté d'expression. En l'occurrence, ce droit est violé.

Donc on peut dire statistiquement qu'une société qui connaît des troubles sociaux, mécaniquement, subit les conséquences d'une violation des droits de l'homme.

Après, techniquement, je ne peux pas aller plus loin pour démontrer l'affirmation.

*

En fait, si on "comprend vaguement" ce qui est dit, le fait que la désinformation soit "cohérente" (au sens large, entre différents acteurs, faits, etc.) montre, ou plutôt (et surtout) "devrait démontrer" assez clairement, pour qui en doute encore, que tout ceci est une vaste mascarade.
C'est comme cela qu'on pourrait le lire.

Je trouve que Manuel a effleuré une question intéressante.
Il existe différents niveaux de compréhension des événements, disons, en-dessous et au-dessus de nous.
On peut donc s'attendre à ce que le message soit destiné à ceux qui ont une compréhension moins expérimentée, le plus grand public, auquel cas le message pourrait signifier cette volonté à l'avenir. Comme l'a fait remarquer Paul, il n'est pas furtif.
Quand il est furtif, il semble s'adresser à des personnes ciblées, telles que dans l'affaire SolarWind.

Dans ce cas il est assez légitime qu'il n'y ait pas de grande pertinence dans ces propos, hormis le principe selon lequel il est possible d'établir un lien de probation (ou causal dans l'autre sens) entre une volonté délibérée et "une certaine cohérence dans l'absurdité" (pour le dire comme ça).

Ce n'est pas "mineur" comme remarque, c'est un moyen pour le grand public de s'extraire du choc et de la stupeur d'une situation incompréhensible.

*

(remarque en passant)
Le truc qui m'a le plus étonné, stupéfié, durant cette campagne de guerre, c'est le moment où Bruno le Maire, sans avoir apparemment besoin de se concerter avec sa hiérarchie, a déclaré des sanctions économiques visant à "détruire l'économie russe", c'est à dire à créer une famine généralisée, et tuer des peuples en masse. Ce à quoi Medvedev, récemment revenu dans les bons papiers du gouvernement, a répondu qu'il répondrait en conséquence à cette déclaration de guerre qui est ouverte et caractérisée, (il faut comprendre) selon la nouvelle doctrine du "coup pour coup". Et juste après ils ont exhibé leur missile "Satân", capable d'éradiquer 1000km de diamètre d'un clic de souris.

Ce qui m'a étonné c'est que la Russie, si elle est dans son bon-droit, n'a aucun besoin de renchérir dans les provocations.
Et en même temps, en lisant les allocutions et interviews, i est vraiment très difficile de douter de leur sincérité dans cette campagne.
D'autant que les critiques faites de l'occident, aussi effarantes soient-elles, ont plutôt tendance à me faire rire...

Pour l'instant 90% des sources plaident pour un schisme Est-Ouest, et 10% subodorent que le but premier est le marché de ventes d'armes.
Dans ce schéma Oay avait pointé vers une vidéo hallucinante et extraordinaire, où des chefs de guerre de pays ennemis buvaient le champagne en chantant "Fuck the world !" (Business of War).

*

Remarque fondamentale :

On a essayé d'établir "scientifiquement" quels étaient les cas de "multiples réactions excessive", sans y parvenir, malgré une masse incroyable de faits qui peuvent permettre de subodorer une conspiration globale.

En plongeant dans la résolution de l'énigme ils nous ont montré, encore une fois (car c'est un des thèmes fondamentaux de tout le corpus, que je développe dans mon livre StarClass) que le mieux à faire c'est d'aller dans l'autre sens, prendre du recul, et obtenir une vision plus large du problème.

Ce qui m'a fait éclater de rire, c'est cette signature logique qui est caractéristique de leurs messages : le fait qu'il s'applique à lui-même. Et en l'occurrence, si le message n'a pas de sens concret, c'est qu'il est, justement, spécialement désigné pour cela.

Son but n'est pas d'être décortiqué, son but est de dire ce qu'il dit, en faisant ce qu'il dit "si un message n'est pas démontrable, c'est que le message est autre chose que le message".

*

Il n'est effectivement pas possible de décrire de "multiples réactions concertées". Hormis peut-être quand des politiciens répètent traditionnellement un discours scripté avec des "éléments de langage" qui sont imposés comme dans l'exercice "faites une ^phrase avec ces mots". Cette consigne est tellement connue et classique qu'il y a des films là-dessus. Donc, vraiment rien de nouveau. Et rien de pertinent.

Donc, si le message s'applique à lui-même, et qu'il n'y a aucune cohérence, c'est que c'est volontaire :)
Le but étant (on peut spéculer) de pointer sur le fait que "de toutes manières, quoi qu'on dise, les gens lisent ce qu'ils veulent".
On peut en rire mais ça arrive souvent, à beaucoup de monde, moi le premier...
La perception des messages est l'enjeu central de la désinformation, non ?

Ceci pourrait être "une démonstration" que même un message biaisé ou indémontrable, ou démontrable mais non pertinent, peut être interprété d'une façon qui est conduite par "le contexte". Dans ce cas je trouverais cela vraiment, vraiment, très puissant !

Donc ma précédente remarque reste valable, selon laquelle l'important c'est l'idée globale : "quand c'est trop beau pour être honnête, c'est que ça l'est".

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1 article
[OAY-Status 79] 220320